samedi 13 novembre 2021

14 - Les déchets nucléaires

Je vous propose dans cet article de traiter des déchets nucléaires dont à ce jour en France, chaque catégorie a sa solution sûre de stockage. Ce sujet est assez ardu, car il utilise des notions qui ne parlent pas au grand public, et sont assez difficiles à saisir. 

Malgré tout, les dernières annonces politiques sur le nucléaire vont encore soulever des questions sur la gestion de ces déchets qui font peur à beaucoup de monde, faute d'un minimum de connaissance sur le sujet.

Avant propos

Tout système de production d'énergie produit des déchets, ainsi les éoliennes et les panneaux solaires en fin de vie, qui ne sont pas toujours recyclables, sans parler des déchets produits lors de l'extraction des minéraux nécessaires à leur construction.

La combustion de gaz, fuel ou charbon produit des gaz toxiques, du CO2 et des particules fines. Ces déchets sont généralement envoyés dans l'atmosphère par une cheminée, sans aucune précaution. Le CO2 envoyé dans l'atmosphère y restera au moins 10 000 ans, et à l'échelle humaine, c'est quasi définitif et son action est irréversible sur le climat. Les particules fines, quant à elles provoquent chaque année environ 200 000 décès par an en Europe.

La production de déchets nucléaires représente un volume de 0,5 litre par habitant et par an, à comparer à environ 360 kg de déchets ménager par personne et par an. 

Les déchets nucléaires ne sont pas déposés dans la nature, et en France ils sont pris en compte par l'Agence Nationale pour la gestion des Déchets RAdioactifs (ANDRA), et traités dans différentes installations selon leurs catégories comme nous allons le voir. Ainsi, pour la catégorie la plus dangereuse, cela  représente 5 grammes par an et par habitant destinés à être enfouis au centre CIGEO de Bure à 500 mètres de profondeur dans de la roche argileuse.

Unités de mesure et sources de rayonnement

Les atomes dit radioactifs sont instables, et ont tendance à se désintégrer spontanément au bout d'un certain temps qui est caractéristique de chaque élément. Le temps au bout duquel la moitié des atomes d'un élément sont désintégrés est appelée la Période radioactive

Soit un déchet radioactif dont la période est de 31 ans. Après 31 ans, il ne reste que la moitié de la radioactivité, après 62 ans le quart, et après 300 ans, soit 10 fois la période, il ne reste que un millième de la radioactivité, et on est revenu dans ce cas à un niveau équivalent à la radioactivité naturelle. Ce déchet n'est donc plus dangereux.




Le becquerel (Bq), correspond à une désintégration par seconde. Par exemple un corps humain de 80 kg  dont les os contiennent du potassium 40 (K40) produit environ 5000 désintégrations par seconde, ainsi que du carbone 14 qui se désintègre environ 3000 fois par seconde, soit un total de 8000 becquerels. Nous sommes donc tous radioactifs. Il faut donc respecter les gestes barrières et la distanciation physique… 

Le bequerel est une unité très petite, et on utilisera plus souvent ses multiples, megaBq, gigaBq, qui sont des chiffres qui peuvent effrayer si on ne sait pas de quoi il s'agit. On caractérisera l'activité d'un matériau en Bq/M3.

Heureusement, cette radioactivité interne est très faible et à un impact négligeable sur le corps humain, et nous sommes tous exposés par ailleurs au quotidien à d'autre rayonnements bien plus importants.




Le gray (Gy) mesure la dose physiquement absorbée par un individu ou la matière. Ainsi, ce n’est pas parce que l’on est dans une pièce où il y a des particules radioactives que notre corps va être en contact avec toutes les particules, seule une petite partie peut nous atteindre. C’est ce que l’unité « gray » exprime.


Le sievert (Sv) permet d’évaluer le risque d’effets biologiques au niveau d’un organe (dose équivalente) ou de l’organisme entier en fonction de la radiosensibilité de chaque tissu (dose efficace).
L’unité la plus couramment usitée est le millisievert, ou millième de sievert (voir le dossier pédagogique du CEA sur la radioactivité).

 Doses acceptables et mortelles

  • nous recevons tous annuellement une dose entre 1 et 5, voire 10 millisieverts selon la région où l'on habite, les voyages en avion, ou les examens médicaux subis, ou encore le nombre de cigarettes fumées ;
  • en dessous d'une dose annuelle de 20 millisieverts, dose maximale autorisée pour les travailleurs du nucléaire, il n'y a aucun risque pour la santé ;
  • à partir de 100 millisieverts annuels, le risque de développer un cancer au cours de sa vie est grand ;
  • dès 500 millisieverts annuels, le risque de cancer dans l'année est fort ;
  • une seule dose de 5 sieverts suffit à tuer une personne sur deux dans les trente jours ;
  • la mort survient fatalement en quelques semaines après une irradiation à 10 sieverts.
  • Le corps humain est sujet quotidiennement à de la radioactivité naturelle, mais subit également des radiations artificielles plus fortes, liées majoritairement aux appareils médicaux.

Origine des déchets nucléaires

Les déchets nucléaires ne proviennent pas uniquement de nos centrales, mais aussi des installations de recherches, des activités de défense (propulsion, armes), de certaines industries utilisant des matériaux nucléaires, ainsi que des équipements et traitements médicaux.



Les déchets nucléaires accumulés depuis plusieurs dizaines d'années liés à la production de 70 % de notre électricité représentent 1 670 000 m3, soit le volume de 445 piscines olympiques. Ce chiffre qui peut paraître important doit être pondéré selon les différents catégories de déchets, leur danger pour l'homme et leur évolution dans le temps.

Classification des déchets nucléaires

Les déchets nucléaires sont classifiés selon deux critères, qui sont :

  • la période radioactive qui peut être :
    • très courte (100 jours), 
    • courte (30 ans) 
    • ou longue (qq millions d'années)
  • le danger lié à l'activité, qui peut être :
    • très faible, équivalent à la radioactivité naturelle (<100 Bq/g)
    • faible (<1 million de Bq par gramme)
    • moyenne (< 1 milliard de Bq par gramme
    • haute (au delà de 1 GBq)


Les déchets représentés dans la zone orange du diagramme représentent 97 % du volume total des déchets, mais 0,14% de la radioactivité totale. Toutes ces catégories de déchets sont traités par des procédés adaptés à leur activité et à leur période parfaitement maîtrisés.

Les déchets représentés dans la zone rouge du diagramme ne représentent que 3% du volume total des déchets, mais 99,86% de la radioactivité totale. Ce sont les seuls qui posent à ce jour un problème politique, faute de décision claire de mise en exploitation du site de CIGEO à Bure dans la Meuse qui est la meilleure solution qu'on puisse trouver en France. 

Je vous propose pour vous en convaincre de visionner cette vidéo publiés par la chaine YouTube "Osons comprendre - Osons causer"

LA SOLUTION DÉFINITIVE AUX DÉCHETS NUCLÉAIRES ? CIGÉO A BURE


Même si on devait arrêter les centrales nucléaires, on devrait de toute façon prendre en compte ces déchets de façon satisfaisante et sûre.

Si vous avez apprécié cette vidéo, je vous propose de visionner cette autre vidéo de la même chaîne YouTube pour approfondir le sujet de mon article.

Gérer les déchets nucléaires : mission impossible ?


Sources : ANDRA.fr







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