dimanche 2 avril 2023

36 - Synthèse des réflexions du collectif lors de la réunion du 22 mars dernier

NOUVEAU CONTEXTE  

Fin du gaz abondant et bon marché

Les sanctions prises contre la Russie (plus d'information disponible sur demande) et le sabotage de NordStream (plus d'informations disponibles sur demande) privent l’Europe d’une fourniture de gaz abondante et bon marché (par pipeline) indispensable à son économie et en particulier à celle de l’Allemagne (moteur industriel de l’Europe) qui avait misé sur les énergies renouvelables dépendante du gaz aux 3/4 pour assurer son intermittence.

Cette fourniture s’avérait pourtant prometteuse avant les sanctions du fait du partenariat ARTIC entre Novateck et TOTAL et la découverte de nouveaux gisements en mer noire.

La France est provisoirement moins impactée par la pénurie de gaz grâce au nucléaire initié par la clairvoyance du général de Gaulle, de Pompidou et de Giscard d’Estaing, époque où nos dirigeants faisaient leur travail « gouverner c’est prévoir » pour le bien du pays en toute indépendance (conf. Europe, USA, opposition, lobbies…).

Nous sommes toutefois impacté par le prix de l’électricité indexée sur le prix du gaz par la commission européenne alors que celle-ci devrait être pratiquement gratuite en France du fait que la quasi totalité de notre électricité provient d’infrastructures (barrages, centrales nucléaires) amorties depuis belle lurette et qu’aucun investissement d’ampleur n’a été effectué depuis.

Le gaz russe transporté par pipeline était en outre plus vertueux que le gaz de schiste américain ou le GNL (gaz de Pétrole liquéfié) nécessitant des infrastructures de liquéfaction et de transport (il faudra demander à la commission européenne si le gaz de schiste liquéfié est toujours une énergie verte).

Croisons les doigts pour que les BRICS (
Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), auxquels la plupart des pays producteurs d’hydrocarbures semblent vouloir adhérer, ne s’entendent pas pour fermer le robinet à l’Europe.

Atermoiement autour du nucléaire

Suite à l’augmentation du prix de l’énergie, la commission d’enquête du SENAT, au classement du Nucléaire comme énergie verte par la commission européenne… il semble y avoir aujourd’hui un consensus pour le nucléaire.

Pour autant le revirement « pro-nucléaire » de notre gouvernement ne se traduit pas dans les actes.
- l’énergie est toujours entre les mains des intégristes du ministère de l’écologie au lieu d’être intégré au ministère de l’industrie (seul compétent).
- Élisabeth Borne (ancienne
ministre de la Transition Écologique et Solidaire) qui a fermé Fessenheim et présenté la liste nominative des 24 réacteurs suivants est notre première ministre en poste.
- on ne parle plus du réacteur à neutron rapide ASTRID (abandonné unilatéralement par Macron en 2019 au prétexte que l’uranium n’était pas cher) qui était pourtant l’avenir du nucléaire avec entre autre l’avantage d’utiliser les déchets de nos anciennes centrales, nous assurant une autonomie pour plusieurs centaines d’années.
- les 6 +8 EPR2 planifiés entre 2035 et 2050 (et d’hypothétiques SMR) seront insuffisant et arriveront trop tard pour remplacer l’ensemble de nos centrales  construites entre
1977 et 1981. Elles auront alors respectivement entre 69 et 73 ans en 2050, et on peut supposer qu'on les prolonge jusqu'à 70 ans au mieux.
Ces centrales représentent encore à ce jour 63 TW. En comparaison
la puissance de 6 EPR2 serait de 1 670 MW x 6 = 10,02 TW, et 14+1 EPR = 24 TW
Pour mémoire, Valeri Giscard d’Estaing a construit 14 réacteurs en 4 ans qui sont toujours fonctionnels.

- Il en résulte que nos gouvernants comptent toujours sur les énergies renouvelables et une réduction de la consommation d’électricité alors qu’il faudrait au contraire l’augmenter pour assurer la transition électrique des secteurs qui produisent le plus de CO2 (chauffage, transport, industrie...).

Nous sommes ainsi condamnés aux 50 parcs éoliens offshore (soit 100 TW) planifiés au mieux entre 2035 et 2050 avec une  simplification des procédure pour les imposer.
(480 MW installé, soit 168 MW produit x 50 parcs = 8 400 MW = 8,4 TW

6 EPR2 : 1 660 MW x 6 = 10,02 TW + 50 parcs éolien offshore : 8,4 TW  = 18,6 TW

Au-delà de 2050, lorsque toutes nos centrales actuelles seront hors d’âge (69 et 73 ans), on aura une puissance électrique installée de 40 TW (éolien offshore) 32 TW (éolien terrestre)  et 100 TW de solaire + 27 TW (EPR+SMR) + moyens de flexibilité 54 TW, on arrive à un total installé de 300 TW dont 9% de nucléaire, représentant compte tenu des facteurs de charge une production de 770 TWh annuels, dont seulement 25 % de nucléaire (voir détail du calcul ci-après)


Le tissus industriel Français a théoriquement la capacité de construire des EPR 2 qui sont une version optimisée d'EPR tenant compte des erreurs commises sur les EPR déjà construits, ou en construction,  mais bute sur leur financement du fait de notre endettement abyssal, et sur les délais de la procédure


Le choix massif de l’éolien offshore se justifie au yeux de nos gouvernants du fait que celui-ci est financé par des promoteurs en échange de la garantie de vendre en priorité leur électricité à 4 fois le prix du marché durant la vie de l’installation (le promoteur touchera en outre une subvention européenne de 2,8 milliard d’euros rien que pour les éoliennes de Bretagne sud).


Spécificité de l’éolien flottant

Héritière des technologies utilisées pour les plateformes pétrolières ou gazières
- possibilité de les installer dans des eaux plus profondes
- éloignées à plus de 16 km des côtes  
- vents marins puissants (à voir ne bénéficiant plus de la brise de mer) et réguliers.
- facilités de construction, de maintenance et de démantèlement.
- moins de forages profonds : probablement moins d’impact sur la faune marine (en particulier les cétacés)
- probablement moins d’impact sur les oiseau migrateur
- une plus grande masse métallique = plus de corrosion et probablement plus d‘anodes sacrificielles


ACTIONS ENVISAGÉES

Comme c’est le premier parc éolien flottant programmé en France qui fera donc jurisprudence, la revendication de distance (réclamée par l’ensemble des participants lors de la consultation publique) permettant une meilleure acceptation pourrait obtenir une certaine écoute pour éviter la vindicte populaire.

- Le calcul donne une distance de 69 km pour que des éoliennes de 260 m de haut disparaissent sur l'horizon. 

- On peur toutefois estimer qu'à 40 km de la côte on ne devrait plus voir les mâts avec leurs lumières clignotantes, ni la station de raccordement. Ce qui serait un moindre mal, les pales plus fines et en mouvement étant moins voyantes (à confirmer).
- Nous pensons qu'il  faut axer notre combat sur le fait de faire reculer ce parc (nous n’arriverons pas à le faire annuler) 

- RTE nous avait indiqué qu’il ne pouvaient aller au delà de 100m de profondeur sans engendrer des coûts supplémentaires mais une publications d’ingénieurs dit que 200m était envisageable - (

- Toutefois d'après Eric Guillot du collectif Gardiens du Large il semble qu'on ne peut reculer le parc que de 6 km au maximum, car au-delà, nous sommes en zone ZEE (Zone Économique Exclusive), et de de fait il n'y aura pas de compensation financière par la taxe éolienne pour les communes et que nous rentrons dans la zone réservée à la Marine Nationale pour ses essais.

- Concernant la ZEE (200 miles marins des côtes) je pensais que la compensation financière était réservée uniquement à la commune accueillant l’atterrage (à confirmer). Dans le cas contraire, si les éoliennes n’occasionnent plus de gène, la compensation pour les autres communes n’est pas nécessaire (ce qui serait un argument pour le promoteur).

- Concernant le refus de la marine national de déplacer sa zone d’essais, il me semble que la mer est assez vaste pour qu’ils fassent leurs essais ailleurs (à négocier).

Pour le Collectif,

François Naslin


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